Même si de nombreux spécialistes refusent de faire de l’éco-anxiété une nouvelle pathologie, les articles abondent pour s’inquiéter du malaise de la jeunesse face à la dégradation écologique . On semble découvrir et s’étonner. Si l’angoisse que suscite l’évolution visible du climat est particulièrement aigüe dans une partie de la jeunesse, c’est plutôt le monde des adultes et ses réactions qui pose problème.
L’éco-anxiété est la crainte ressentie face aux effets anticipés du dérèglement climatique et qui doit être étendu à l’effondrement de la biodiversité ou la modification importante des écosystèmes. Toutes les études le confirment depuis 30 ans et, déjà en 1972, le rapport dit du « Club de Rome » pronostiquait un renversement brutal. L’éco-anxiété des jeunes est donc plus le résultat d’un refus d’affronter la situation écologique par le monde politique et économique qu’une nouvelle pathologie. Tenter de pathologiser le ressenti des jeunes ou vouloir amoindrir leurs réactions, « ils exagèrent comme toujours », permet de repousser nos responsabilités présentes.